L’équipe de Dre Manuela Santos, chef du laboratoire de nutrition et de microbiome au CRCHUM et chercheure membre à l’Institut, étudie l’impact du microbiote intestinal sur la pathophysiologie du cancer colorectal et sa réponse au traitement. Ce projet de recherche a été rendu possible grâce notamment à la contribution financière de l’Institut du cancer de Montréal, qui a permis l’achat d’équipement nécessaire à la mise sur pied de cette recherche.

Cette étude bénéficie de la collaboration multidisciplinaire dans les domaines de la microbiologie, de l’oncologie moléculaire et la bio-informatique au CRCHUM mais grâce aussi à l’implication de collaborateurs de l’Université de Montréal, de l’Université McGill et de l’Université du Québec à Montréal. L’équipe de recherche qui œuvre avec Manuela Santos est composée de Dre Carole Richard, chef de la chirurgie digestive au CHUM, de Dr Roy Hajjar et des membres du personnel de recherche.

Initialement mise en place pour comprendre les complications liées à la guérison chirurgicale des patients atteints du cancer du côlon, l’étude a pris de l’ampleur et couvre désormais plusieurs volets : la guérison intestinale suite à la chirurgie, la gestion de l’anémie des patients, le cancer colorectal précoce, la prévention et la récidive de ce cancer, ainsi que les maladies inflammatoires de l’intestin. 

Le lien entre tous ces volets de la recherche repose dans l’analyse du microbiome des patients lorsqu’il y a une dysbiose soit un déséquilibre au sein des bactéries présentes dans l’intestin. Santos, Richard et Hajjar tentent de démystifier le rôle de bactéries spécifiques afin de traiter ou de prévenir toutes ces complications liées au traitement chirurgical du cancer colorectal. 

Tour d’horizon sur les volets de cette recherche d’envergure

Lorsqu’il est question du traitement offert aux patients touchés par le cancer colorectal, la chirurgie demeure souvent la principale solution. Par contre, cette chirurgie majeure entraîne parfois des complications sévères liées à une mauvaise guérison et la fuite du contenu intestinal au site chirurgical, un évènement appelé fuite anastomotique. À l’aide d’expériences basées sur l’analyse des microbiotes des patients avant et après la chirurgie, l’équipe de recherche a pu identifier plusieurs bactéries spécifiques, certaines potentiellement bénéfiques et d’autres néfastes, ayant un impact sur la guérison. Ces découvertes notables pourraient éventuellement mener à un traitement de ces complications chez le patient.

Dans les maladies inflammatoires de l’intestin, la fuite anastomotique n’est pas la seule complication post-chirurgie qui est sous la loupe des chercheurs. C’est également le cas de la pouchite, une inflammation sévère souvent présente chez les patients atteints de colite ulcéreuse, suite à une chirurgie où le côlon est retiré et un réservoir est mis en place faisant office de néo-rectum. À ce jour, cette inflammation chronique est contrôlée par la prise d’antibiotiques, suggérant l’importance d’analyser le microbiote afin de trouver des solutions à long terme.

La cohorte de patients participant à cette étude est également suivie afin d’investiguer les répercussions de la prise orale de fer en cas d’anémie. Santos souligne que les bactéries ont des réactions diverses face à la prise de suppléments de fer, qui est à la fois essentiel mais aussi toxique, et ces effets se ressentent sur le développement du cancer et l’inflammation intestinale. 

La prévention, la récidive et la précocité du cancer colorectal composent les trois autres aspects de la vaste étude en cours. Tous les constats de l’équipe de recherche portent à croire que la clé des interrogations entourant le cancer colorectal repose sur la compréhension du rôle du microbiote intestinal. 

Bien que ciblées autour du cancer colorectal, les données de l’équipe de Manuela Santos pourraient bénéficier en général la chirurgie digestive dans un avenir rapproché.

Le Programme du microbiome génère des découvertes impressionnantes en recherche. Pour soutenir financièrement les projets de l’équipe de Manuela Santos, il est possible de faire un don en mentionnant le nom de la chercheuse dans le formulaire de dons sur notre site web parce que la recherche d’aujourd’hui, c’est le traitement de demain.